Vu au cinéma « La famille Asada », de Ryôta Nakano, avec Kazunari Ninomiya, Haru Kuroki, Satoshi Tsumabuki
Synopsis: Dans la famille Asada, chacun a un rêve secret : le père aurait aimé être pompier, le grand-frère piloe de formule 1 et la mère se serait bien imaginée en épouse de yakuza ! Masashi, lui, a réalisé le sien : devenir photographe. Grâce à son travail, il va permettre à chacun de réaliser que le bonheur est à portée de main.
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Mon avis: L’idée forte résumée dans le synopsis ci-dessus (permettre aux membres de sa famille, grâce à la photographie, d’accomplir le rêve qu’ils n’ont pas pu réaliser dans la vraie vie) sert de point de départ à un film à double détente.
Au commencement, le fils photographe exerce son art au sein du cercle familial, et lui constitue ainsi un album drolatique composé de clichés mis en scène avec la complicité des siens. Cette famille est furieusement attachante, avec la mère infirmière qui pourvoit aux besoins du ménage (avec une gravité dont elle sait se départir pour des moments de franche rigolade), et le père qui s’est consacré aux tâches domestiques tout en se dévouant à ses deux garçons. dont il prend soin d’immortaliser chaque année la croissance.
Au moment où l’on se dit que tout cela est certes très plaisant mais peut-être trop ténu pour soutenir un film entier, le scénario gagne soudainement en profondeur, lorsque le photographe prend son envol et commence à se frotter au monde, avec ses petites joies mais aussi ses tragédies et ses drames intimes. Le film décolle ainsi vers des horizons beaucoup plus amples. Le fils cadet, auquel l’aîné – celui qui a « réussi dans la vie » – reprochait d’être un parasite, est celui qui finalement se révèle bien plus maître de son existence. En fin de compte, le film apparaît comme un véritable hymne à l’art de la photographie considéré comme moyen de conjurer la mort et surtout de procurer du bonheur…