Lu sur la toile (et traduit pour vous), le statut d’Ahmad Medhat [jeune écrivain égyptien], à propos de la nouvelle loi mise en place pour surveiller les communications:
« [Lui] – Alors, comment tu vas?
[Elle] – Je vais bien… et toi?
– Super… enfin, on fait aller. T’as été à la fac aujourd’hui?
– Ouais… J’y suis allée mais je t’ai pas vu.
– Je pouvais pas… J’ai dû accompagner mon père qui avait une course à faire… Bref, attends, je voudrais te raconter un truc et avoir ton avis.
– Ben vas-y, raconte.
– En fait, je suis amoureux d’une fille, mais je sais pas comment lui dire…
– Hmmm… elle est avec nous à la fac?
– Ouais, elle est avec nous à la fac, et c’est ma pote et tout, n’empêche… je sais pas comment lui dire…
– Bon je peux savoir qui c’est? On sait jamais, je peux peut-être t’aider.
[Lui, gêné] – J’ose pas trop te dire son nom.
[Elle, suppliante] – Nan allez, dis, je t’en prie, dis-le moi!
– Bon, je te donne juste un indice, son prénom se termine par un « r ».
– Par un « r »? Euh… attends, y a qui dans notre promo, avec un prénom qui se termine par un « r »? Euh…
[Un tiers, s’immisçant dans la conversation]
– Il t’aime toi, Soheir! Ce que tu peux être sotte… C’est toi qu’il aime, espèce de fille de pute! Quant à toi, l’autre con, t’as pas trouvé mieux qu’aimer une fille qui s’appelle Soheir? Et d’ailleurs, minus, c’est quoi ces travaux d’approche complètement ringards? Ça fait deux heures que je suis là à écouter votre conversation chiante à mourir. Maudit soit ce boulot à la con qui m’oblige à surveiller des morveux comme vous! »
Copyright Khaled Osman (juin 2014)