Lu aujourd’hui dans le Figaro, sous la plume d’un certain Samuel Forey:
« La pression diplomatique sur les nouvelles autorités égyptiennes est intense. La France, la première, a appelé à la libération de Morsi. L’Europe, Etats-Unis, l’Union Africaine grincent des dents. »
La pression est tellement intense que les « nouvelles autorités égyptiennes » font très attention à ne pas… éclater de rire. Mais ce n’est pas facile, entre un John Kerry qui désormais ne tarit plus d’éloges sur la façon dont « le peuple égyptien admirable a renversé, avec l’aide de son armée clairvoyante, un président qui menait son pays tout droit à la guerre civile », et une Catherine Ashton qui, à l’issue d’une visite remarquée incluant un tour en hélicoptère et un départ précipité « pour ne pas rater son avion de retour », a formulé ce diagnostic capital: « J’ai pu m’assurer que l’ex-président avait accès aux journaux ».
Ah oui, j’oubliais… La France n’a pas appelé « la première » à la libération de Morsi, mais plutôt « la dernière »: après le revirement de l’UE et juste avant celui des Etats-Unis. C’est vraiment pas de chance: les grands pays et organismes occidentaux avaient depuis longtemps tiré à la courte-paille leur ordre de passage dans cette salve diplomatique intense, et Fabius avait écopé du dernier tour…
Copyright Khaled Osman (septembre 2013)