Le Ravin du chamelier
Roman de Ahmad Aboukhnegar,  traduit de l'arabe (Egypte) par Khaled Osman

J'ai découvert cet auteur par hasard. J'ai aimé ce roman, qui raconte une hsitoire du désert que l'on peut lire de plusieurs manières. C'est une belle histoire, à la fois conte philosophique, récit mythologique, on peut l'aborder différemment au fil de la lecture, des découvertes, des variations, impossible d'être linéaire.

Il y a l'enfant coupable, l'eau, le ravin, les villageois, la femelle-serpent qui rassure et fait peur, la fille du berger, le désert.... l'homme, l'animal, le sable, le silence, une véritable cosmogonie, mais aussi une simple histoire. Je n'irais pas plus loin dans mon commentaire afin qur le futur lecteur fasse son voyage, plonge dans l'univers d'Ahmad Aboukhnegar.

Un belle réussite.

Avis publié sur le blog "LIREPHILOSOPHER", 6 février 2013


Étais-je fatigué, avais-je la tête ailleurs en lisant ce roman ? Toujours est-il que c’est peu dire qu’il me m’a guère envoûté...
Un enchantement qui pourtant semblait promis : "conte populaire", "fable philosophique", "merveilleux arabo-musulman" nous dit la quatrième de couverture...
Las, l’histoire nous est révélée (mais pouvons-nous réellement la reconstruire?) par bribes confuses, comme si on en avait confié la relation à des individus en état de grande détresse, aux facultés mentales affaiblies par des années de privations, voire ayant abusé de substances hallucinogènes...

Je veux admettre qu’il s’agit d’un exercice maîtrisé, que l’auteur a choisi délibérément ce refus de la linéarité chronologique, de l’unité de ton retranscrivant là la compréhension qu’a pu se faire de l’histoire de sa famille le petit-fils du chamelier, lui-même vieux et affaibli, à partir des monologues d’une grand-mère quelque peu particulière...

J’avoue - mais sans doute suis-je passé à côté - ne pas m’être passionné pour ce mythe d’un jeune chamelier abandonné par son père au fond d’un ravin en punition d’une erreur initiale et fondant là avec une autre exclue, la fille du berger, une colonie repliée sur elle-même, que tout oppose aux autres (les villageois), qui va sembler prospérer malgré la malédiction du lieu, domaine des djinns, des serpents, mais sera finalement rattrapée par son destin. L’image de la grand-mère qui moud du vent avec sa meule pour lutter contre les mauvais enchantements est sans doute forte et poétique. Elle me parait représentative de l’ouvrage.

Shéhérazade, qui jouait sa vie avec ses contes, a su tenir éveillé mille et une nuits l’intérêt de son auditeur. Face au Ravin du chamelier, le sultan-lecteur que je suis aurait assez vite tranché, refermé le livre, si l'exercice ne s'était fait dans le cadre du prix des lecteurs d’Etranges lectures...


Avis de "D.B." publié sur le site de lecture "AU FIL DES LIVRES", 4 janvier 2013