meet - Le Caire

texte de Khaled Osman paru dans la revue meet, novembre 2008 (extraits)

 

 

© Khaled Osman, reproduction interdite.

Présentation

 

Tout d’abord, il faut saluer l’initiative de la revue meet qui, pour son rendez-vous annuel, a choisi de faire figurer le Caire parmi ses deux villes invitées. Dans cette mégapole frénétique qu’est la capitale égyptienne, tout est bouillonnement, y compris la littérature... Comme si le défi opposé par cette ville de tous les excès – trop-plein de monde, qui n’empêche pas une hospitalité fabuleuse, trop-plein de pollution, qui s’échine à dissimuler, sans y parvenir, les splendeurs de la cité et de son fleuve majestueux, trop-plein de bruit, qui n’arrive pas à recouvrir tout à fait les mélopées d’Oumm Kalsoum et les trilles du ‘oud – appelait l’inventivité créatrice.

Du fait de ce bouillonnement, il nous a fallu, pour composer ce numéro, effectuer des choix difficiles. Pour régler tout de suite la question des aînés, nous avons placé en « tête d’affiche » deux écrivains qui ont déjà largement accédé à la notoriété en Occident, Sonallah Ibrahim et Gamal Ghitany.

[Suit une brève présentation de Sonallah Ibrahim et Gamal Ghitany]

Pour les auteurs des générations suivantes, qui n’ont pas eu à connaître les grands engagements politiques des années soixante, dans un monde où rythme effréné et mondialisation n’offrent que peu de place au militantisme, la question de la littérature s’est posée autrement. Pour l’illustrer, notre seul parti pris consistait à retenir des écrivains qui n’ont pas encore à leur actif d’ouvrages traduits en français, et à les choisir selon la plus grande diversité possible.

[Suit une brève présentation des romanciers Hamdy al-Gazzar, Ahmad al-Aidy, Khaled al-Khamissi, Montasser al-Qaffash]

Aux défis qui leur sont posés, plusieurs écrivains égyptiens ont choisi de s’exprimer par la poésie. Ce choix, pourtant naturel au regard du poids de ce mode d’expression dans l’histoire de la culture arabe, ne laisse pas d’étonner aujourd’hui, tant il paraît s’inscrire dans un temps détaché de la frénésie ambiante.

[Suit une brève présentation des poètes Iman Mersal et 'Alaa Khaled]

Nous ne voudrions pas conclure sans un remerciement et une invitation… Le remerciement est dédié à la revue britannique Banipal, qui se consacre depuis maintenant dix ans à faire découvrir la littérature arabe au public anglophone et dont le travail de défrichage permanent – on aimerait qu’il existe des revues comparables en France et dans tous les pays d’Europe ! – nous a inspiré pour l’élaboration de ce sommaire. Quant à l’invitation, elle s’adresse à nos éditeurs de France et de Navarre : cette nouvelle littérature égyptienne, malgré son dynamisme, reste insuffisamment connue ici ; ces auteurs, aussi ancrés soient-ils dans leur pays, voire même dans leur capitale, nous offrent une facette inattendue de l’Egypte, celle qui marie la solidité des racines avec la volonté affichée de participer à la course du monde. A ces éditeurs, nous disons donc: «Cette littérature est là, pleine de saveurs inédites, n’hésitez donc pas à vous servir!»

Khaled Osman