Le
beau Juif est un conte triste, écrit dans un style délicat,
dans lequel l'auteur entremêle fiction et faits historiques.
L’amour entre Fatima et Salem, son
beau Juif, est magnifique, traduit par des paroles poétiques et
harmonieuses.
Mais le contexte ne leur est pas
favorable. Les deux communautés religieuses se côtoient, en se
surveillant, en s’invectivant. Tous, Juifs et Musulmans, enracinent
leur identité dans la religion, non dans le sol de leur pays, non dans
la littérature, le savoir et encore moins dans l’amour. La religion
leur sert de marqueur de différences, leur donnant un mobile pour
rejeter l’autre, mettre des barrière et, des interdits entre les
populations.
A l'opposé, Fatima, musulmane
croyante, tente d’aller au-delà en se fondant sur des textes
islamiques, des fatwas favorables à sa situation. Salem absorbe ce
savoir et se dévoue entièrement à Fatima qu’il aimera jusqu’à sa mort.
Le rite de Fatima repose sur la bienveillance et la connaissance mais
cette lumière se heurte à une hostilité primaire et à l'ignorance que
l'on retrouve parfois de siècle en siècle.
"Le rite de Fatima" aurait pu être
le titre de ce beau roman.